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IRLANDE - JUILLET 2025


JOUR 1 - JEUDI 10 JUILLET : Paris - Dublin et visite


Départ de l’appartement à 11h, puis RER E et B vers Roissy-Charles de Gaulle, on est bien en avance.

Nous embarquons à  l’heure sur notre A220-300 d’AIR FRANCE, mais le départ se fait avec un peu de retard. Décollage sans problème mais la montée est assez turbulente. Ensuite le vol est tranquille. Nous voyons très distinctement la Baie de Somme, la Baie d’Authie et Berck. On pourrait se poser sur l’aérodrome :) ! Nous traversons l’Angleterre et atterrissons finalement à Dublin en douceur mais un peu en retard.

Seul moyen de transport pour rejoindre le centre de Dublin, le bus. Nous prenons des tickets chez Dublin Express et nous voilà en route pour Dublin centre. La circulation est dense … Déposés à Aston Quay, nous roulons nos valises jusqu’à l’hôtel Leonardo après avoir traversé des quartiers populaires et très cosmopolites. Hôtel confortable. Nous nous posons un peu et vers 18h, nous partons découvrir la vile. Quelques beaux parcs, la cathédrale St Patrick, le chateau de Dublin, le fameux Trinity College … A 20h, nous allons au Church (sur recommandation de la patronne du Tommy-Hilfiger du Touquet !), un bar-restaurant dans une ancienne église. Beaucoup de monde : nous attendons au bar que notre badge clignote quand une table est disponible. Dommage, on nous emmène dans une salle en sous-sol, moins sympa que les rares tables en hauteur autour de l’église. Néanmoins, nous dégustons avec plaisir notre premier Fish&Chips et notre premier Chardonnay :) : ça ne sera pas le dernier !

Retour à l’hôtel : point de repère, le Spire, une sorte d’immense aiguille visible de loin, à proximité de l’hôtel. Grosse journée de voyage et bonne nuit, avec la clim.


JOUR 2 - VENDREDI 11 JUILLET : Visite de Dublin (suite) et voyage en bus vers Donegal


Après un copieux petit-déjeuner à l’hôtel et après avoir déposé nos bagages à l’accueil nous partons pour un grand tour à pied dans Dublin, d’abord le long de la River Liffey. Premier contact avec un évènement qui a fortement marqué l’Irlande, le monument en mémoire de la grande Famine. Puis le pont Samuel Becket en forme de harpe celtique, la Diving Bell, et tout le quartier de Grand Canal Docks. Tout autour sont implantées des grandes sociétés américaines (Google, Ebay …) et les grands cabinets de conseil: l’Irlande, un paradis fiscal ? En tout cas, le quartier est agréable. Histoire de tester les transports en commun, nous testons l’équivalent du RER entre le quartier du Grand Canal et le centre historique. Nous avons déjà beaucoup marché, au soleil, et nous faisons une pause café dans un sympathique café, avec de bons fauteuils en cuir. Puis nous continuons un peu vers l’Est de la ville historique, la Christ Church et son pont qui ressemble au pont des soupirs … au dessus de la rue. Enfin, nous récupérons nos valises à l’hôtel, achetons au passages des sandwichs, et rejoignons la gare routière « busaras » pour prendre notre bus Expressway, ligne 30, qui nous emmènera à Donegal.

Nous sommes plutôt bien installés dans de confortables sièges. Heureusement, car entre une boite de vitesse qui secoue et des amortisseurs fatigués, un chauffeur à fond la caisse sur les petites routes, ça secoue pas mal dans le bus :) . Grosse circulation à la sortie de Dublin et le bus prend une heure de retard d’emblée. Heureusement, nous n’avons pas d’urgence, et c’est après presque 5 heures de trajet que nous débarquons à Donegal qui sera la ville de départ de notre tour. En attendant, nous récupérons les clés de notre chambre … qui donne sur la rue, où il fait chaud et dont les fenêtres ne font que s’entrouvrir. Bref, la nuit sera chaude et bruyante avec le Pub juste en face.

Avant cela nous allons manger du poisson au Quay West et faisons une petite marche digestive le long de la River Eske.


JOUR 3 - SAMEDI 12 JUILLET - DONEGAL-CARRICK - 78 km : une chaude première journée


Nous voilà à pied d’oeuvre pour notre première étape. Rendez-vous à 9:30 dans le hall de l’hôtel avec Seamus, le patron de Ireland By Bikes qui va nous confier nos vélos et le petit matériel : perception de deux beaux vélos électriques, avec moteur Bosch et batterie de 500W, des sacoches étanches, des livrets avec les cartes détaillées du parcours et les points remarquables, un GPS pré-programmé pour être certain de ne pas se perdre, et des veste jaunes de visibilité (que Seamus nous offrira gentiment à la fin du périple).

Notre destination du jour, Carrick, avec des « options » … que nous ferons évidemment, comme le détour vers le St John’s Lighthouse.

La météo s’annonce excellente, voire chaude, mais Pierre constate rapidement une anomalie : sa batterie indique rapidement 3 barrettes au lieu de 5. Batterie défectueuse ou simplement pas complètement chargée ? Du coup, Pierre s’inquiète, et il a raison, car cette première étape nous montrera que rien n’est plat dans la région : ça change de la côte d’Opale.

Premier site : Mountcharles, Un bel endroit le long de la baie de Donegal. Nous prenons un café à la guitoune et deux cyclistes, avec le même type de vélo que nous, nous abordent : ce sont deux américains de Houston, Charles et Zarin, très sympathiques, qui font quasiment le même tour et que nous retrouverons aux étapes.

Puis nous allons jusqu’à St John’s Point, au bout d’une longue presqu’île de 7km, avec la mer des deux côtés. Absolument magnifique sous le soleil, les prairies verdoyantes, les moutons, les montagnes de l’autre côté de la baie, la couleur de la mer, etc. Et tout au bout, un très joli phare. Nous nous promenons un peu sur le site, avec quelques falaises avant de reprendre la route.

Pierre est de plus en plus inquiet pour la batterie, à juste titre, car avec les bonnes montées que nous avons déjà rencontrées et les kilomètres restants, ça ne va pas passer. Et donc, nous nous arrêtons dans la ville suivante sur notre parcours, le port de Killybegs, et nous trouvons un charmant Coffee shop où nous pouvons boire et manger un bon gâteau … pendant que Pierre recharge sa batterie sur une prise du café.. Ca permettra de regagner une bonne quinzaine de kilomètres pour terminer l’étape sereinement.

Il fait très chaud et nous reprenons la route pour atteindre Carrick. Il fait tellement chaud, que le macadam des petites routes, pas prévu pour ces chaleurs, est fondu ! En plus, nous rencontrons des côtes courtes, mais à fort pourcentage. Bref c’est un peu extrême, même si les paysages, en haut des falaises, sont sublimes. Compte tenu de la chaleur et des doutes subsistants sur la batterie, nous renonçons à descendre jusqu’à la très belle plage de Fintra (car il faudrait remonter) et nous arrivons finalement à Carrick après 78km. Pierre fait vérifier sa batterie : rien à signaler : elle n’avait juste pas été chargée complètement.

Nous arrivons à notre B&B O’Neill, après une dernière montée :). Nous sommes content car le gite, dans une annexe de la maison, est frais, et nos valises nous attendent (par contre, bizarrement, nous n’arriverons pas a nous débarrasser de l’humidité sur le sol de la SdB).

Nous sommes très contents de pouvoir réserver une table au Rusty Mackerel, recommandé par nos amis américains, pour 20:30. Sinon, c’était plat à emporter au chinois du village : l’horreur :) !

Le Rusty Mackerel est à 3km, que nous faisons à vélo évidemment. Très bon restaurant, sympathique. Je mangerai du maquereau grillé, accompagné d’un Seafood Chowder (une soupe très crémeuse avec plein de morceaux de poissons dedans, excellent)

Retour à vélo au B&B et nuit bien méritée, la tête remplie de belles images.


JOUR 4 - DIMANCHE 13 JUILLET - BOUCLE CARRICK - GLEANN CHOLM CILLE - CARRICK - 48 km


Nous partons aujourd’hui pour une boucle qui passe plutôt dans les terres, vers le village de Gleann Cholm Cillle au Nord-Ouest de Carrick.

Sortie de Carrick (une première montée …) puis une petite route qui suit une vallée, avec très peu d’habitations et quelques moutons. Le paysages est grandiose (il va falloir s’habituer …). Des quantités de grands sac plastiques dans certaines prairies nous intriguent : c’est notre premier contact avec les tourbières, très caractéristiques du paysage et qui sont pour certaines encore exploitées, comme c’est le cas ici.

La route nous fait passer devant un site mégalithique, une tombe circulaire. La route descend ensuite jusqu’au site de la plage de Silver Strand. Il faut descendre de grands escaliers pour arriver sur la plage. Celle-ci est somptueuse et ferait plutôt penser à la plage d’un pays exotique, une anse de sable fin bordée de falaises. Par contre, un détail attire l’oeil : des centaines de taches brillantes constellent la plage. En fait, ce sont autant de méduses échouées par la marée … et on devine qu’il y a autant de méduses dans l’eau. Nous profitons donc platoniquement de cette plage magnifique, sans baignade: dommage. Nous allons ensuite jusqu’au village de Glencolmcille. Nous prenons notre pause café / gateau au café du « Glencolmcille Folk Village ». Et juste à côté, une autre belle plage, apparemment sans méduses, me tend les bras. Je vais donc rapidement me baigner, pour la première fois de notre séjour : l’eau est plutôt bonne et je fais quelques brasses. Nous prenons ensuite le chemin du retour vers Carrick. Nous retraversons un magnifique paysage sauvage de landes et de tourbières. 

Retour au B&B à 15h et nous repartons à 16h vers le petit port de Carrick pour un tour en bateau touristique. Une douzaine de personnes sur le bateau, qui va longer la côte au pied de superbes falaises, dominées par une « tour Napoléon ». Il est prévu un arrêt pour se baigner à la poupe du bateau: j’hésite un peu car il y a visiblement pas mal de méduses autour du bateau, néanmoins je tente le coup, avec deux autres passagers. L’eau est excellente, le paysage est grandiose tout autour … mais je sens clairement quelques contacts avec des méduses, sans doute pas très toxiques, car en remontant sur le pont, j’ai bien quelques démangeaisons, mais rien de violent. Et au moins je suis content d’avoir pu nager un peu à cet endroit.

Après deux heures de tourisme nautique, nous remontons au B&B … pour retourner à 20:30 au « Rusty Mackerel ». Nous avons une meilleure table, en terrasse. Linguine de la mer, un copieux dessert, quelques verres de Chardonnay (y compris un reste de carafe offert par des personnes qui partent). A un moment, j’entends de la musique à l’intérieur du bar, « Women of Ireland », utilisée dans la bande originale de Barry Lyndon. Je vais écouter la musicienne qui joue cet air simple et magnifique à la flute : c’est très beau et émouvant.

Après cette bonne soirée, 3 km de vélo pour revenir au B&B. On arrive à rouler droit (à gauche) malgré le Chardonnay.


JOUR 5 - LUNDI 14 JUILLET - CARRICK-GLENTIES - 64 km


Aujourd’hui, la météo prévoit de la pluie sur la région … et cela se vérifie dès la sortie de Carrick. Heureusement, nous avons vu arriver l’averse et nous avons pu nous équiper en urgence de pied en cap avant l’arrivée de la pluie. Nous ressemblons à des cosmonautes avec la cape et le pantalon étanche mais cet équipement (Décathlon …) s’avérera très efficace. Seul inconvénient : ça fait rapidement sauna …

Nous roulons comme cela pendant une heure et le ciel se dégage juste au moment où nous arrivons dans un paysage absolument fabuleux : la petite route descend d’abord avec quelques lacet vers un lac, avec la mer dans le fond, puis descend vers un minuscule port « An Port », au pied de falaises et avec une eau très claire. Tout autour, les prairies sont d’un beau vert et parsemées de moutons bien laineux et rigolos. Il y a aussi un monument en souvenir du naufrage du « Sydney ». Après avoir bien profité de cet endroit, sans doute le plus beau de tout notre voyage, nous remontons cette petite route … et la pluie se ré-invite pour une dizaine de minutes.

La route nous emmène ensuite vers une violente et longue montée (heureusement que nous avons nos E-bikes), mais l’effort en vaut la peine : en haut du col, nous découvrons un autre paysage grandiose (encore !) : une immense vallée en large U et qui descend doucement vers la mer. Cela fait penser à des paysages de fjords norvégiens. Nous nous laissons descendre et en bas, nous garons nos vélos (gratuitement) sur le parking privé qui permet d’accéder à la plage de Maghera : une immense plage de sable presque blanc, au pied de falaises qui abritent des grottes, et une eau couleur turquoise (presque sans méduses). Un vrai petit paradis. Mais la pluie menace à nouveau et nous retournons rapidement à nos vélos. Nous nous abritons un moment de la pluie avant de reprendre la route. Notre route passe devant une jolie chute d’eau, très touristique, où se baignent 3 courageux jeunes hommes.

Enfin, nous terminons notre trajet jusqu’à Glenties … juste avant une autre averse, bien fatigués quand même par ces 60 km tout en montées et descentes.

Notre B&B « Marguerite’s B&B » est un peu vieillot, mais confortable et spacieux (toujours ces fenêtres qui ne font que s’entrouvrir, difficile de rafraîchir la chambre). Et aussi, nous avons du mal à comprendre notre logeuse, avec son fort accent irlandais. En fait, pendant tout notre périple, nous aurons quelques problèmes de compréhension, voire des quiproquos :) !

Nous allons dîner au restaurant du Highlands Hotel, à l’autre bout de la rue principale : très correct et copieux. Je prends un rosbif / purée. Il y a beaucoup de personnel et très peu de clients, l’ambiance un peu tristounette.

Retour au B&B pour un repos bien mérité !


JOUR 6 - MARDI 15 JUILLET - AUTOUR DE GLENTIES - 42 km


Nous commençons notre journée par un Irish breakfast proposé par notre hôtesse : ce n’est vraiment pas notre tasse de thé, trop gras le matin, et les white and black puddings ne m’ont pas convaincu (une sorte de boudin blanc et noir … avec des graines dedans). Au moins, nous aurons essayé. 

Nous partons pour une « petite » boucle vers la côte au Nord-Ouest (seulement 42 km aujourd’hui). A peine partis, nous devons enfiler nos équipements de pluie mais comme d’habitude, ça ne durera pas.

Nous arrivons d’abord à Narin / Portnoo et commençons … par un café. Le temps reste incertain et nous allons sur la plage. En face, une ile qui n’est accessible qu’à marée basse. En attendant qu’elle le soit, basse, nous entamons une longue promenade le long de cette magnifique plage en arc de cercle. La plage est bordée par un golf dans les dunes et je me donne comme objectif de trouver une balle (de golf) perdue en bordure du parcours: il ne me faut pas 5’ pour en trouver une, je suis content et je la ramènerai à Berck.

Après cette agréable marche aller/retour sur la plage, la mer est suffisamment descendue pour accéder à pieds secs à l’ile d’en face, Inishkeel. Malheureusement, pas de possibilité de promenades sur l’ile à l’exception de l’accès à deux anciennes églises en ruine, entourées de cimetières à moitiés recouverts par la végétation. Néanmoins, le site est très beau avec ces vieilles pierres chargée d’histoire irlandaise qui domine la belle baie de Narin.

Notre itinéraire nous fait ensuite traverser la péninsule par de petites routes, bordées de lacs, et nous amène plus au Sud, à Rossbeg. Et une fois de plus, au bout d’un chemin dans les dunes, nous débouchons sur une plage incroyable, Ballinreavy Strand, déserte, avec un sable presque blanc et une mer turquoise … Ces plages magnifiques sont pour moi une surprise de notre tour en Irlande. Histoire de laisser une trace … très éphémère, nous traçons dans le sable un « Irlande 2025 » et nous nous prenons en photo devant, toujours avec nos vestes jaunes de cycliste.

Le ciel menace à nouveau et nous repartons pour Glenties, pour y passer la fin de l’après-midi. Nous arrivons au B&B tout juste avant la pluie. Les affaires de notre ami américain, Charles, sont en train de sécher dans le garage. Il a du se faire « saucer » dans la journée !

Changement de restaurant pour la soirée, nous allons en face de celui de la veille, au « Thatch » : a priori une ambiance plus typique, une déco refaite. Malheureusement, nous constatons rapidement que le service est débordé (la cuisine surtout …) et nous attendons notre plat principal pendant 1h. Pour se faire pardonner, la serveuse nous offre 2 grands verres de Chardonnay (c’est notre carburant chaque soir …). Néanmoins, échaudés par l’expérience, nous renonçons au dessert … et allons acheter un grand pot de yaourt aux fruits à la supérette dans la rue principale. Nous le mangerons dans la chambre du B&B et c’est très bien :) !


JOUR 7 - MERCREDI 16 JUILLET - GLENTIES-ANNAGRY - 82 km


Retour à un bon continental breakfast ce matin, après l’expérience de l’Irish breakfast de la veille. Longue étape prévue aujourd’hui, en direction d’Annagry et en passant par l’île d’Arranmore. Le temps est magnifique.

Nous commençons par un paysage côtier d’abord plutôt plat, avec une piste le long de la route. Ensuite, notre chemin bifurque sur une petite route qui monte, qui monte et longe la côte en haut des falaises, avec évidemment de nouveaux points de vue incroyables. Nous reperdons notre énergie potentielle avec une bonne descente, jusqu’à Dungloes puis le petit port de Burtonport.

Nous arrivons cinq minutes avant le départ du ferry pour l’île Arranmore, juste le temps de prendre les billets pour nous deux et nos vélos (50€ quand même mais on ne peut pas rater ça). Nos vélos sont posés à l’avant du ferry qui va d’abord naviguer dans un étroit chenal entre de nombreux ilots. Il faut à peine 20’ avant de débarquer sur Arranmore. Notre itinéraire prévoit de nous faire traverser l’île et ça commence par … une énorme montée. C’est déjà pas facile avec nos vélos à assistance électrique. C’est encore plus dur pour la famille de français que nous dépassons, sur leurs vélo … sans assistance : courage !

Mais la récompense est toujours au bout de l’effort dans notre voyage. Nous arrivons d’abord à un mystérieux mémorial des exilés de Beaver Island : encore une suite de la Grande Famine au milieu du XiXe siècle (150 Irlandais, expulsés de chez eux en 1851 et exilés au Canada, qui finiront par s’installer sur Beaver Island, sur le lac Michigan).

Ensuite la route continue et semble littéralement se jeter dans la mer depuis le haut des falaises, assez impressionnant. La route arrive finalement à un phare, le « Lighthouse Dwellings » : je me répète, mais on en prend encore plein les yeux. Depuis le phare, un chemin descend vers la mer, le long d’un mur de pierres, suivi par une volée de marches bien raides avec juste une corde pour s’assurer, pour arriver au niveau de l’eau, dans un creux de falaise. Pierre descend jusqu’en bas mais « galère » un peu sur les dernières marches. Avec mon vertige, j’hésite un peu à descendre l’escalier : j’y vais quand même, sauf les dernières marches. Impressionant !

Nous remontons et après quelques biscuits, nous reprenons la route et retournons au port d’Arranmore par une autre route. Dans la descente, nous voyons deux femmes charger des briques de tourbe dans leur voiture. Nous arrivons au port pour le ferry de 15h : parfait !

Retour sur le continent … enfin, non, l’Irlande est aussi une île ! Nous prenons un café et un gateau dans un restaurant du port avant de terminer notre étape jusqu’à Annagry par de toutes petites routes. Avant d’aller à l’hôtel, nous faisons évidemment un détour par l’aéroport international de Donegal (le conté, pas la ville). Un petit aéroport a vrai dire avec juste quelques vols quotidiens d’Air Lingus. On voit juste le décollage d’un ULM. Mais comme l’aéroport longe une belle plage de sable blanc, qu’il fait beau et que nous ne sommes pas pressés, nous nous posons un peu sur la plage. J’en profite pour me détendre un peu dans l’eau turquoise. Pas trop de méduses en vue !

Nous rejoignons enfin notre hôtel à Annagry, le Caisleain Oir (comment ça se prononce ?). Belle chambre, mais comme d’habitude, il fait un peu trop chaud. Nous dinons au restaurant de l’hôtel, très correct. Pierre pensait que nous irions ensuite à l’aéroport voir se poser le vol d’Air Lingus en provenance de Dublin, mais celui-ci à plusieurs heures de retard et n’arrivera que dans la soirée. Nous restons à l’hôtel et je termine la journée en allant faire quelques photos du coucher de soleil sur la baie en face de l’hôtel. 



JOUR 8 - JEUDI 17 JUILLET - ANNAGRY-LETTERKENNY - 70 km


Cette étape marque le début du retour vers le point de départ de notre tour du Donegal, en passant par l’intérieur des terres. Aujourd’hui, nous traverserons le parc national de Glenveagh.

Le petit déjeuner de l’hôtel est plutôt qualitatif et je demande des harengs : excellents ! Nous croisons aussi notre ami américain, Charles, qui propose de nous accompagner sur cette étape. Sa femme, Zarin, qui s’est fait mal au poignet, le rejoindra en bus à mi-étape.

D’abord, nous attendons 11h pour laisser passer une grosse averse, qui ne sera pas la dernière de la journée !

Nous partons donc à 3 sous un ciel menaçant. Après quelques petites routes, où nous avons du mal à suivre Charles qui fonce, l’itinéraire rejoint la grand route, la N56. C’est moins agréable car il y a beaucoup de trafic et quand nous croisons un camion, on se fait secouer et mouiller (car oui, il repleut …). 

Prem!ère étape à « Poisonned Glen » : une église abandonnée au bout d’un lac. Avec le ciel gris et le lac noir, ça crée une ambiance … Nous rejoignons à nouveau la grande route N56 qui passe au pied du Mont Errigal à la forme caractéristique de volcan … mais ce n’en est pas un. La route continue de monter vers un col, dans un paysage de lande sauvage (à l’exception de la N56). Surtout, il y a un vent de travers très fort et nous devons lutter et nous concentrer pour aller droit, avec le fossé à gauche et les camions qui doublent à droite : pas facile ni très agréable. En plus il fait froid et il pleuvine. Heureusement, le paysage est superbe. 

Nous arrivons finalement au chateau de Glenveagh. Nous prenons d’abord un café et un gâteau avec Charles au restaurant du site (c’est un site très touristique). Nous quittons Charles et allons visiter le château. C’est un château récent (1870), un relais de chasse pour être précis, au bord d’un grand lac, au milieu du parc national de Glenveagh. La réputation du 1er propriétaire est assez sombre, car il a expulsé plus de 200 paysans de ses terres, pour pouvoir chasser tranquille … Mais la décoration intérieure est sympathique et chaleureuse. J’ai bien aimé la chaise pèse-personne : pratique :)

Nous reprenons les vélos pour continuer le chemin jusqu’au bout du lac : l’endroit est très beau et sauvage, avec une belle cascade … mais infesté de moustiques et de taons. Des jeunes qui campent dans cet endroit portent même une moustiquaire sur le tête ! Bref, nous rebroussons rapidement chemin pour ne pas nous faire manger par les bêtes. Notre itinéraire bifurque ensuite vers un chemin de terre qui  grimpe vers un col. Nous nous rendons compte qu’il n’y a pas une habitation, personne à des kilomètres à la ronde, l’impression d’être seuls au monde au milieu de la grande nature. On profite du moment ! 

Dernière partie du trajet, le ciel est très menaçant et nous voulons arriver très vite à Letterkenny. Mais pour y arriver, il va falloir grimper et encore grimper très très fort par une route qui monte droit à flanc de montagne. Même avec le mode turbo, c’est très dur ! Puis une descente sans fin vers Letterkenny. La ville n’a pas l’air très belle et l’hôtel est un peu triste, mais confortable.

Nous convenons de dîner ensemble avec Richard et Zarin, nos amis américains. Malheureusement, le meilleurs restaurant de la ville est complet, mais nous mangeons quand même correctement au Brewery Bar et surtout, nous discutons avec nos amis de Houston, des américains très ouverts.



JOUR 9 - VENDREDI 18 JUILLET - LETTERKENNY-ARDARA - 70 km


Visite rapide de Letterkenny : a part l’imposante cathédrale, nous ne voyons rien d’extraordinaire. Nous prenons un café dans un bar avant de récupérer nos vélos à l’hôtel. Nous craignons un peu pour la météo, mais la pluie est de courte durée. Nous passons devant un joli moulin à eau. La route nous emmène ensuite dans une large vallée, très verte et isolée, avec une longue montée en pente douce. Encore une fois, le sentiment d’être seuls au milieu d’un immense paysage. Nous passons un col et la route descend en lacet vers le lac de Barra. Un panneau rappelle l’histoire terrible de l’expulsion des paysans de ces terres au XIXe siècle. Nous nous installons au bord du lac pour un rapide pic-nique. Nous voyons arriver dans l’autre sens une femme sur un vélo chargé à bloc de sacoches : elle vient spontanément discuter un peu. Elle est étonnante de dynamisme, super sympa. Et elle a du courage de randonner comme cela, seule, avec tout son barda et sans assistance électrique. Après quelques minutes, elle repart pour attaquer la montée du col et nous continuons notre descente … après nous être équipée pour la pluie qui s’abat et qui nous suivra jusqu’à destination. Sous la pluie et dans le froid, nous passons de nouveau devant des tourbières, puis la route longe une rivière en la surplombant, passe ensuite sur plusieurs kilomètres dans un paysage de forêts vosgiennes. Je n’ai presque pas de photos, trop occupé à rouler sous la pluie. Courte étape à Glenties au café de l’Hotel Highlands : café et gateau. Nous parcourons les 12 derniers kilomètres jusqu’à Ardara, au sec cette fois. Arrivée au B&B Atlantic Lodge. Belle chambre, confortable, où nous faisons sécher nos équipement de pluie. Petite promenade dans cette agréable bourgade et diner au Nancy’s Bar, un pub typique où l’on mange bien.



JOUR 10 - SAMEDI 19 JUILLET - ARDARA-DONEGAL - 28 (+30) km


Dernière, courte, étape pour le retour à Donegal. Avant de quitter Ardara, nous nous arrêtons à la « Ardara Distillery » avec l’idée d’acheter peut être un peu de whisky, même si nous ne sommes pas amateurs. Avec quelques explications, et compte tenu aussi de la capacité limitée des sacoches et bagages, nous prenons deux coffrets avec 3 petites bouteilles de whisky avec différents niveaux de tourbe. Nous dégusterons ça au retour. Et une petite bouteille de Gin local.

Nous arrivons à Donegal en tout début d’après-midi, sous la pluie. En ville, c’est un grand bouchon de voitures ! Retour au Central Hôtel, dans une chambre plus calme cette fois, pas sur la rue. Nous ressortons prendre un café, avec un gateau « Energy ball » bien nourrissant. Comme il est encore tôt et que l’étape était courte, nous reprenons nos vélos pour un itinéraire d’une trentaine de kilomètres autour du lac Eske. Beau paysages autour du lac. Arrêt devant un « Famine pot », un énorme chaudron offert par des quakers, et qui servait à préparer des soupes ou du porridge distribué à la population pendant la grande famine. Plus loin, nous posons les vélos pour un sentier de promenade de 2 km dans la forêt et au bord du lac. En continuant le tour, nous arrivons devant l’entrée du parc d’un luxueux hôtel, le « Lough Eske Hotel ». Nous nous engageons dans l’allée de 1 km et effectivement, l’hôtel est superbe, avec un golf et des pelouses au gazon parfait et d’un vert intense. Mais avec nos tenues un peu fatiguées de cycliste, nous n’entrons pas y prendre le thé. On termine le tour du lac, toujours sous la menace de la pluie et retournons pour de bon à l’hôtel.

Nous faisons un peu de shopping dans les nombreux magasins de la place de Donegal. Plein de beaux vêtements et de gros pulls en laine irlandaise, très tentants … mais nous n’avons pas de place dans les bagages et nous n’aurions pas souvent l’occasion de les utiliser en France, trop chauds … Finalement, nous achèterons des livres, un Stephen King pour moi.

Retour aussi au Quay West pour le dîner. Heureusement que Pierre avait réservé car c’est la folie : le restaurant déborde, beaucoup de filles en goguette en robes « ajustées », prêtes pour la fièvre du samedi soir dans le pubs …

Promenade digestive le long de la rivière / estuaire, autour du cimetière de l’abbaye en ruine. Jolie lumière sur les vieilles pierres.

Nous avons demandé de garder les vélos une journée de plus (que l’organisateur nous offre), et donc demain, nous ferons un dernier tour dans la région.


JOUR 11 - DIMANCHE 20 JUILLET - ST JOHN’S POINT - 68 KM


C’est notre journée de rab en Irlande, après notre tour du Donegal. Et pour ne pas changer, nous reprenons nos vélos, pour retourner au phare de St John’s Point, au bout de sa presqu’île. Le ciel est plus chargé que le premier jour, mais nous profitons du paysage avec d’autres couleurs. Nous repassons à Mountcharles où nous prenons un café, puis continuons vers St John’s Point. Arrivés presqu’au bout de la presqu’île et de la petite plage touristique, la route est barrée par une barrière agricole avec un panneau mettant en garde contre le taureau ! Embêtant … Un vieux paysan arrive, nous dit quelques mots … que nous ne comprenons pas (ah, cet accent irlandais !) et nous entrouvre le portail. Il y a certe un taureau à longs poils un peu plus haut, mais il n’a pas l’air trop imposant et paisse tranquillement à l’écart de la route. Nous pouvons donc parcourir le dernier kilomètre qui nous sépare de la pointe et du phare. Le paysage est toujours aussi magnifique, entre soleil et gros nuages gris acier. Nous restons un bon moment à profiter une dernière fois du lieu et à emmagasiner de belles images d’Irlande. Nous nous faisons aussi une petite séance photo face à la mer, pour célébrer la fin de notre tour et ses plus de 600 km de vélo.

Nous retournons tranquillement à Donegal. Nous reprenons un café et une « Energy ball » à la noix de coco dans le même café que la veille. A l’hôtel, nous mettons un peu d’ordre dans nos bagages et nos affaires de vélo. Les vélos, sacoches et accessoires sont rangés dans un couloir de service de l’hôtel et le loueur viendra les rechercher après notre départ. Il nous a très gentiment offert les vestes de visibilité jaune « IrelandByBike » que nous utiliserons volontiers pour nos randos vélo à Berck.

Et pour la troisième fois du séjour, nous allons dîner au Quay West. C’est beaucoup plus calme que la veille, et comme nous commençons à être connus de la patronne, nous avons droit à une bonne table près de la baie vitrée. Excellent repas, toujours accompagné de Chardonnay qui aura été notre boisson du voyage, à défaut de boire de la Guinness !

Après dîner, nous faisons une petite promenade digestive autour du Château de Donegal et rentrons pour une dernière nuit au Central Hôtel.


JOUR 12 - LUNDI 21 JUILLET - RETOUR A LA MAISON


C’est avec regret que nous devons quitter Donegal après ce merveilleux tour du Donegal. Notre bus ExpressWay pour Dublin est en retard de près d’une 1/2 heure, ce qui commence un peu à stresser Pierre par rapport à notre vol pour Paris. Normalement, nous avons deux heures de battement entre l’arrivée du bus à l’aéroport et l’embarquement, donc nous avons quand même de la marge. Comme à l’aller, le bus roule vite et secoue sur les petites routes en début de trajet, sous la pluie. Ca se calme après. Sur nos téléphones, nous avons les premières notifications de retard pour notre vol et finalement, malgré le retard du bus, nous passerons plusieurs heures en salle d’embarquement et notre avion arrive à Dublin avec 1h30 de retard (à cause de la désorganisation du trafic à Roissy pour cause météo). 

Nous embarquons finalement dans notre A220-300 d’Air-France, retrouvons les mêmes place qu’à l’aller, au fond de l’avion. Le commandant de bord s’excuse évidemment du retard et nous indique que « nous augmenterons la vitesse de croisière et nous aurons une politique aggressive de demande de raccourcis auprès du contrôle … ». Ca surprend un peu, mais effectivement, l’arrivée à Roissy est très directe et le vol porte à porte aura duré 1/4 d’heure de moins que prévu. Efficace ! 

Dur de retrouver le RER B et A et la faune parisienne après 10 jours au grand air, dans des grands espaces quasi déserts …


Ce qu’il faut retenir:

- Plus de 600 km de vélo. L’assistance électrique n’est pas vraiment une option: ça monte et ça descend tout le temps

- Les moutons sont prévisibles : ils traversent toujours juste devant le vélo au lieu de s’écarter

- Les ponchos et pantalons de pluie Decathlon sont super efficaces

- Tu comprends l’anglais, pas l’irlandais

- Le Chardonnay, ça va avec tout et c’est pratique quand tu ne bois pas de Guinness

… ET LES PAYSAGES IRLANDAIS DU DONEGAL SONT FABULEUX